le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
Nouvel additif et rebondissement : le “jour sans lendemain” censuré le 4 juillet dernier s’écoute désormais sur le site de l’émission. A propos de cette dernière, aussi un billet à lire sur le site de Télérama.
Additif au billet initial : encore plus triste après la censure ayant frappé vendredi 4 juillet la diffusion de la dernière émission d’Alain Veinstein, les lendemains chantent décidément de moins en moins. Lire notamment sur Télérama, Le Monde, Mediapart.
Au fil d’échanges passés par twitter ces derniers jours, j’ai appris qu’Alain Veinstein venait d’enregistrer sa dernière émission Du jour au lendemain pour France Culture et cru comprendre que cet arrêt ne relevait pas de son choix. Alors partager ici l’amertume et exprimer à la fois tristesse et gratitude.
Tristesse de perdre ce repère dans la suite des jours, cette émission très régulièrement suivie (ou écoutée après coup grâce aux précieux podcasts de France Culture) porteuse de découvertes d’auteurs inconnus comme de rendez-vous réguliers avec certains dont on guette le passage chez Veinstein après chaque nouvelle parution, assurés qu’on les y entendra.
Dans tous les cas, livres que je me promets de lire dès le lendemain ou seulement de feuilleter sur une table de librairie un de ces jours, rester tout ouïe, même à pas d’heure, parce que l’on parle d’écriture et que l’auteur invité fait part de ses doutes, plus souvent que de ses certitudes, réfléchit à ses façons de faire. Parole lancée par la lecture d’une phrase ou deux choisies par l’intervieweur, voix raccord sur l’air jazzy du générique : exergue prometteuse. Ecoutant Du jour au lendemain ce que je cherchais à savoir c’était : comment font les autres ? Même si j’y récoltais autant de silences que de réponses.
Gratitude donc de lectrice/auditrice mais aussi gratitude d’auteure reçue les deux fois où je me suis risquée à publier un ouvrage dont il m’importait qu’il connaisse un destin autre que celui de mes écrits “professionnels“. Nous nous sommes entretenus d’Atelier 62 en mars 2008 et de Montparnasse monde en mai 2011. Et j’ai été d’autant plus sensible à l’invitation qui m’était faite à venir parler de Montparnasse monde que le service de presse de ce livre n’a suscité aucun autre écho.
Immense merci pour tout cela à Alain Veinstein – et à Didier Pinaud pour l’escorte amicale et attentionnée entre ascenseur et studio les deux fois car il faut dire qu’arrivés là on n’en mène pas large…
Déception, tristesse et incompréhension pour le départ d’Alain Veinstein.
Bien curieux directeur de France Culture pour ne dire que cela.
Merci à Alain Veinstein, mais autre chose (quelque chose de vulgaire, probablement grossier à l’image de la politique qu’elle mène) à la direction de Radio France qui pousse dehors les “vieillards” (même s’il est contestable, et c’est évident qu’il peut l’être – je l’aime bien quand même- il arrive la même chose à Daniel Mermet, sur France Inter atteint part la limite d’âge aussi bien… (entre 3 et 4 l’après midi, qui pouvait bien l’écouter ?)). Pour Alain Veinstein, la même chose : qui pouvait bien écouter cette émission ? Eh bien, c’est nous, et du coup, on n’écoutera plus cette radio (on n’écoute plus France Inter; on ne regarde plus la télé). Bravo, gagné…
J’ai vu ça dans la presse : si la raison de l’éviction d’Alain Veinstein est la faible audience de l’émission à cette heure “indue”, c’est une piètre excuse de la part du frère de PPDA. Il est vrai qu’il n’est pas arrivé à se faire ses propres initiales.
La solution n’est pas de ne plus regarder la télé, ni écouter la radio, ni lire la presse (car on va retomber dans les mêmes problèmes d’audience et alors il n’y aurait plus rien du tout ?), mais de lutter contre ce genre de mesures iniques – idem pour Daniel Mermet.
Le “service public” (sur France Inter, les pubs pour la Matmut…) est tombé décidément bien bas. On s’étonne que la ministre de la Culture ne se remue pas un peu plus, dans ce domaine comme dans d’autres : il faudrait qu’elle sorte d’une action quasiment invisible et purement intermittente.
Et même encore plus bas que bas : que dire de la censure de cette dernière émission par la direction de France Culture ?
Lire aussi sur le site de Télérama (et là pas besoin d’être abonné).
Et les chiens diffusent tout de même l’émission – la censure, inutile, grave, obscène, de cette radio c’est notre honte à tous.
Ici écouter : http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4870004
Il restera toujours à Alain Veinstein l’alternative de faire des émissions de radio sur une autre chaine. Avec le développement du web, ce ne sont pas les radios qui manquent. De plus il aura plus de temps pour écrire. Il s’adaptera sans difficultés. Nous regrettons néanmoins la manière de faire d’Olivier Poivre d’Arvor. Ce n’est pas très élégant de sa part de censurer la dernière émission.
Serge Muscat