le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
On croit connaître sa ville, du moins son arrondissement, a minima son quartier
et puis un jour votre ignorance vous crève les yeux.
Par exemple hier, en contournant la mairie du Ve arrondissement par la rue des Fossés-Saint-Jacques, au bas d’un mur de l’édifice devant lequel je suis passée maintes et maintes fois, je m”avise de l’existence des repères d’altitude de la ville de Paris. Faisant d’une pierre deux coups j’apprends que je me trouve à 61,253 mètres au dessus du niveau de la mer. Ce qui m’étonne quelque peu : on m’aurait demandé à cet instant précis, sur les contreforts de la Montagne Sainte-Geneviève, mon altitude, j’aurais répondu au moins 100 mètres. Je me situais plus haut dans mon estime.
La petite plaque octogonale verte à étoiles latérales est l’un des trois types de repères apposés dans la ville entre 1880 et 1935. Ma science sur le sujet est toute neuve. Je la dois à un article lisible en ligne de la revue de l’Asssociation francophone de topographie – Revue XYZ – (merci à elle) signé Jean Allemand, “Paris et ses nivellements au cours du temps”, au sommaire du numéro 76 de 1998.
et voilà que petite vieille qui se sent encore parfois comme une parisienne exilée apprend encore quelque chose (connaissais les plaques du méridien mais pas ces plaques d’altitude (ma colline du Père Lachaise est trop basse, et la plaine Monceau des grands parents encore davantage)
jamais vu un tel mobilier urbain… (j’en ai croisé cependant croisé pas mal d’autres qui marquaient les crues du fleuve…) et je pense que votre estime mérite la hauteur que vous lui supposez, Employée – en tout cas je vous présente la mienne envers ces variétés parisiennes qui enchantent un peu un horizon à mon goût trop borné et bouché par ces imbéciles au pouvoir (des garçons, blancs, riches, arrogants et stupides). Merci à vous donc.